Blocage des tarifs électriques en Belgique : un frein à l’essor des pompes à chaleur

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L’installation de pompes à chaleur (PAC) en Belgique, solution phare pour la transition énergétique, est actuellement freinée par la structure des tarifs électriques. Malgré la réduction de la TVA à 6% à partir de 2026, la hausse importante des tarifs de distribution électrique et la complexité des nouvelles tarifications compliquent la rentabilité de la PAC pour les particuliers et professionnels.

Des tarifs de réseau en hausse et une tarification incitative complexe

À partir de 2026, la Wallonie mettra en place un nouveau système de tarification appelé « Tarif Impact » visant à encourager une consommation électrique plus intelligente et flexible avec des plages horaires à trois tarifs différents (éco, médium, pic). Cependant, ce système reste difficile à maîtriser pour l’utilisateur moyen, qui risque d’être pénalisé s’il consomme pendant les plages tarifaires « pic », plus coûteuses. Par ailleurs, les tarifs de distribution en Wallonie augmenteront d’environ 8% en 2026, contribuant à alourdir la facture énergétique globale, même pour les foyers équipés d’une PAC.

Impact sur la consommation électrique des pompes à chaleur

Les pompes à chaleur étant des équipements électro-intensifs, elles sont directement concernées par ces hausses tarifaires. De plus, des périodes de « temps de blocage » imposées par les fournisseurs peuvent interrompre temporairement la fourniture de courant à la PAC lors des pics de consommation, obligeant à prévoir des réservoirs tampons et surdimensionner l’installation, ce qui augmente les coûts d’installation et d’exploitation.

Des aides financières mais une rentabilité encore incertaine

La Belgique a réintroduit une réduction de TVA à 6% sur les installations de PAC pour une période de 5 ans à partir de 2026, dans un effort pour soutenir cette technologie renouvelable. Les primes régionales peuvent aussi aider à diminuer l’investissement initial. Malgré cela, la rentabilité économique d’une PAC reste impactée par le coût de l’électricité, qui, bien que pouvant descendre à environ 0,09 €/kWh pour la partie énergie, se voit largement gonflé par les coûts de transport, de distribution et taxes diverses.

Vers une adaptation nécessaire des consommateurs

Pour maximiser les économies, les utilisateurs de pompes à chaleur devront optimiser leur consommation en s’adaptant aux tarifs incitatifs en programmant leurs usages aux heures de faible coût électrique, ce qui peut s’avérer compliqué sans outils de gestion énergétique avancés. L’adoption de systèmes de gestion intelligente de l’énergie et de batteries domestiques pourrait permettre de lisser les consommations, mais représente un coût supplémentaire.